Le CESE recommande l’accroissement de l’investissement en R&D national
Le CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental) constate un manque de dynamisme au sein de l’innovation en France. Comment retrouver notre position de « champion » dans le domaine ?
Dans son dernier Rapport Annuel sur l’Etat de la France, basé sur des données de l’INSEE, de l’OCDE ou du MESRI, le CESE alerte sur « l’insuffisance de l’effort de recherche tant public que privé de notre pays » et propose un constat ainsi que des préconisations visant à retrouver une place forte au niveau mondial.
Le constat
Sur la place internationale, la France est passé de la 4ème à la 12ème position entre 1992 et 2020 en termes d’investissement au sein de l’innovation (DIRD) avec une dépense en recherche représentant 2,36% du PIB, en deçà de l’objectif européen de 3% et de la moyenne européenne de 2,48%.
La dépense en R&D des administrations (DIRDA) poursuit son déclin pour atteindre 0,75% du PIB en 2019 contre 0,80% en 2010, soit un total de 18,2 Mds€. Malgré les enjeux liés au climat et à l’énergie, le CESE constate également un faible investissement dans le secteur énergétique (0,1% PIB) et en particulier dans l’efficacité énergétique (0,007% PIB).
Côté privé, la dépense (DIRDE) reste stable et atteint les 35,2 Mds€ en 2019. Les industriels (Automobile, aéronautique, pharmaceutique) restent prédominants et représentent 70% des investissements. Le CESE note au sein de ce groupe, un dynamisme plus fort des TPE et PME représentant une part plus importante de la DIRDE et des effectifs alloués en rapport aux financements publics reçus, ce comparativement aux ETI et grandes entreprises.
Malgré ce dynamisme, face à nos voisins étrangers, la DIRDE en France reste insuffisante et amenuise notre innovation et notre compétitivité.
Le CESE, reprenant le rapport de la CNEPI de juin 2021, déplore à ce stade un manque d’efficacité du CIR au sein des ETI et grandes entreprises et s’inquiète de la concentration des aides publiques au sein du secteur industriel.
Les préconisations
Pour pallier ce constat, le CESE préconise les solutions suivantes :
- Accroitre le budget R&D public et privé afin d’atteindre 1% du PIB pour la DIRDA et 2% du PIB pour la DIRDE
- Développer les moyens des laboratoires et dynamiser l’enseignement et la recherche publique
- Une mise à plat des aides permettant une meilleure efficacité de la dépense en favorisant les dotations de base
- Recours à la commande publique sur les secteurs d’avenir
- Arrêt des aides publiques sur le secteur des combustibles fossiles
- Favoriser la mise en commun des compétences entre les TPE, PME et PMI
- Prioriser les enjeux clés et définir une stratégie d’innovation française