La compétitivité de la France dans la recherche en cancérologie

La recherche française en cancérologie est principalement menée par l’Institut National du Cancer (INCa) en coopération avec l’Inserm, et des associations de patients. Elle reste une des plus compétentes du monde. Afin de déployer la stratégie de lutte contre les cancers, l’implication du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans ce domaine se décline à plusieurs échelles :

  • À l’échelle Internationale :

Un partenariat a été mis en place entre le Cancer Research UK et l’Institut National du Cancer dans le cadre de la campagne mondiale « Cancer Grand Challenges ». Il vise à soutenir financièrement des chercheurs de renommée mondiale pour relever les défis de la lutte contre le cancer.

  • Au niveau européen :

La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé en 2020 la mise en place d’un plan européen pour vaincre le cancer. La priorité de ce plan est le dépistage précoce, surtout grâce à la mission « Horizon Europe contre le cancer », qui intègre des approches innovantes en matière de recherche. L’objectif d’Horizon Europe contre le cancer est d’améliorer la qualité de vie de plus de 3 millions de personnes touchées par le cancer et leurs familles d’ici 2030.

  • À l’échelle nationale :

La stratégie décennale (2021-2030) vise à réduire les cancers évitables et améliorer la qualité de vie, avec un budget de 1,74 milliard d’euros sur cinq ans (20% de plus que sur la précédente période).

Pour répondre à ses enjeux de santé, la France développe des pôles de recherche d’excellence en cancérologie. On peut d’abord citer le Paris Saclay Cancer Cluster, qui est un pôle d’excellence français, de dimension mondiale, pour accélérer la lutte contre le cancer. Les trois Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU PRISM, IHU THEMA-2 et l’IHU Cancers des Femmes) ont également été élaborés pour être axés sur la santé, en tant que pôles d’innovation et de partenariat public/privé visant à accélérer la lutte contre les cancers.

En France, la prévention et le dépistage des cancers sont des axes d’améliorations qui permettent de prévenir cette maladie ainsi que sa gravité. Dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers, l’objectif est d’obtenir 1 million de dépistages supplémentaires à horizon 2025, mais également de favoriser le développement d’un mode de vie sain (ex : recommandation de l’OMS qui préconise de bouger 30 minutes par jour). En effet, 40 % des cancers pourraient être évités par le développement d’environnements et comportements favorables.

L’Office Européen des Brevets (OEB) publie une étude sur les brevets et l’innovation en matière de lutte contre le cancer, qui couvre près de 20 ans de recherche (2002-2021). On y apprend que la France se hisse à la 3ème place européenne en matière d’innovation pour la lutte contre le cancer, mais également 7ème au rang mondial. Trois secteurs majeurs contribuent à la progression constante de l’innovation dans notre pays : la médecine personnalisée, les vaccins et la radio-sensibilisation.

Bien que la plupart de la recherche publique sur le cancer soit basée aux États-Unis, l’Inserm et le CNRS font figure d’exception en France. Ils se positionnent respectivement en 2ème et en 4ème position dans le classement mondial des acteurs de la recherche publique, les seuls organismes européens dans ce top 10 dominé par des acteurs de la recherche américaine.

Parallèlement à cette étude, l’OEB a mis en place une plateforme en ligne dédiée aux technologies contre le cancer en collaboration avec l’INPI et neuf autres offices nationaux de brevets en Europe. Cette plateforme présente plus de 130 ensembles de données sur des thèmes tels que la prévention, la détection précoce, le diagnostic, les thérapies et le bien-être. Elle inclut non seulement les 140 000 inventions sur lesquelles repose l’étude, mais aussi d’autres innovations. Cette plateforme est la 4ème du genre créée par l’OEB, après celles consacrées aux coronavirus, aux technologies énergétiques durables et à la lutte contre les incendies.

Pour faciliter le développement et la commercialisation de nouvelles technologies de lutte contre le cancer, l’OEB a élargi son outil « Deep Tech Finder ». Celui-ci répertorie près de 8 000 startups européennes ayant déposé des demandes de brevets. Désormais, il propose des filtres pour 17 technologies différentes liées au cancer, concernant 1 340 startups prêtes pour l’investissement. Cet outil aide les investisseurs et les partenaires potentiels à trouver des startups proposant des technologies précieuses dans le domaine de la « Deep tech » (solutions disruptives basées sur des recherches avancées et des technologies de pointe).

En conclusion, toutes ces initiatives permettent d’accélérer l’innovation et de favoriser la lutte contre le cancer grâce à une collaboration aguerrie entre les acteurs de la recherche, les entreprises et les startups européennes. La recherche en cancérologie française est ainsi l’une des plus performantes au monde.

Sources