Le président de la République engage de nouvelles réformes pour renforcer la recherche et l’innovation en France
Pour accroître l’attractivité de la France et renforcer sa réindustrialisation, le président de la République a lancé une série de réformes visant la recherche et l’innovation. Il a ainsi affirmé sa volonté d’améliorer l’organisation de la recherche publique et de renforcer son lien avec l’exécutif, notamment avec la création d’un conseil présidentiel de la science. Le président de la République s’est également adressé aux acteurs de la recherche et de l’innovation privés lors d’un déplacement à Toulouse ce lundi 11 décembre, au cours duquel il a annoncé l’accélération de la mise en œuvre du plan France 2030.
Améliorer la lisibilité de l’organisation de la recherche publique
Le 7 décembre 2023, le président de la République a présenté sa « Vision pour l’avenir de la recherche française » dont le but premier est d’en améliorer le pilotage et d’agir contre son « morcellement » qui nuirait à son efficacité. Dans cet objectif, il a fait 3 annonces principales :
- La transformation des organismes nationaux de recherche (CNRS, CEA, Inserm, Inrae) en « vraies agences de programmes » capables de déployer une vision stratégique globale ;
- Le lancement de l’ « acte 2 » de l’autonomie des universités, sous 18 mois. Il s’agira de mettre en place des contrats pluriannuels ainsi qu’un nouveau mode de gouvernance. Le président souhaite également l’adoption d’une « logique de site », qui permettrait aux universités de gérer la recherche au niveau local. Pour rappel, l’« acte 1 » avait été initié sous la présidence de Nicolas Sarkozy, en 2007, et avait confié aux universités la gestion de leur budget et des ressources humaines.
- La création du conseil présidentiel de la science. Cette nouvelle instance d’aide à la décision du président de la République doit l’appuyer dans « l’orientation, l’alerte et le suivi des décisions prises ». Composé de 12 scientifiques issus de disciplines variées, les avis que le conseil formulera ne seront pas rendus publics. Cette annonce fait écho au rapport Gillet sur l’écosystème de la recherche et de l’innovation, qui préconisait la création d’un « haut-conseiller à la science ».
Accélérer « la bataille de l’innovation » par la mobilisation du levier de France 2030
En déplacement à Toulouse pour faire le bilan de France 2030 ce lundi 11 décembre 2023, le président de la République a dressé de nouvelles orientations pour le plan d’investissement destinées à répondre à la pression concurrentielle des États-Unis et de la Chine.
Doté de 54 milliards d’euros, le plan France 2030 est, en effet, conçu pour augmenter les capacités industrielles de la France et financer les innovations de rupture dans des secteurs clés.
Pour renforcer cet objectif dans la deuxième partie du déploiement du plan, le président de la République a annoncé vouloir « accélérer les investissements » et a fixé 7 nouveaux chantiers stratégiques qui bénéficieront de financements (sans augmentation de l’enveloppe budgétaire totale) :
- Fusion nucléaire et aimants supraconducteurs ;
- Développement des technologies de capture et de stockage du CO2 ;
- Exploration spatiale et développement d’un cargo spatial ;
- Exploration du potentiel d’exploitation de nouvelles ressources d’hydrogène naturel sur le territoire avec le lancement de « missions d’exploration » ;
- Cartographie des ressources en métaux stratégiques (lithium, nickel par exemple) ;
- Renforcer la recherche en santé avec l’objectif de devenir un leader européen des biomédicaments ;
- Faire émerger des entreprises françaises compétentes pour la production de processeurs pour l’intelligence artificielle.
Pour favoriser ces développements, des mesures de simplification administrative pour les entreprises devraient être prises « dès le début de l’année prochaine ». Il s’agirait notamment de réduire les délais administratifs pour inciter les relocalisations et l’installation d’entreprises en France.
Les annonces du président de la République témoignent d’une volonté de planification et de pilotage volontariste des politiques de recherche et d’innovation, qui mobiliseraient davantage les acteurs privés qu’il appelle à prendre « plus de risques ».
Plus de détails sur leurs modalités, ainsi que sur les allègements administratifs destinés aux entreprises sont cependant encore attendus.
Cette nouvelle orientation s’inscrit dans un double objectif : renforcer l’investissement dans l’innovation technologique, avec un accent sur les sujets de décarbonation, et poursuivre la réindustrialisation dans un contexte de débat sur la souveraineté et sur le plein-emploi.